« Le prince à la main d’or » est un spectacle théâtral et musical, que nous créons pour parler d’une culture que nous ne connaissons pas beaucoup – la culture slave – en utilisant des mots et des images propres à une culture que nous connaissons mieux – la nôtre. Métissage entre musique et théâtre, entre culture slave et culture française, « Le prince à la main d’or » veut raconter la diversité
de l’Homme.
Synopsis
La princesse Guélia est prisonnière de ses appartements depuis sa plus tendre enfance. Elle vit paresseusement, dans l’illusion qu’elle est heureuse. Toutefois, un mois avant ses dix-huit ans, elle prend subitement conscience qu’il n’en est rien. Enfin désireuse de découvrir le monde, Guélia convainc ses deux suivantes de la laisser sortir quelques instants hors du palais.
Mais à l’instant où son pied foule pour la première fois le sol du jardin, un immense ouragan s’abat sur elle et la fauche. Alors que tous les princes du royaume partent à la recherche de Guélia, Vikher, l’ouragan, va faire ce qu’il peut pour convaincre la princesse, dont il est tombé éperdument amoureux, de l’épouser.
Distribution
Ecriture, mise en scène, arrangements musicaux : Brunelle LEMONNIER
Assistanat à la mise en scène : Marine CHARTRAIN
Guélia, la princesse aux cheveux d’or : Marion BOSGIRAUD
Le roi, son père : Christabel DESBORDES
La reine, sa mère : Laure DEFINOD
Klavdia, sa première suivante : Caroline DUMONTIER
Ksénia, sa seconde suivante : Maud GENTIEN
Afinoguen, le prince amoureux, premier frère : Valentin HECTOR
Aleksei, le prince sceptique, second frère : Alex PATTIE
Dari, le prince à la main d’or, troisième frère : Antoine BOUCHER
Leur mère : Christabel DESBORDES
Vikher, l’ouragan : François CHARY
Vent du Nord, sa mère : Maud GENTIEN
Vent du Sud, son père : Caroline DUMONTIER
Baba yaga Laure : DEFINOD
Vlada, sa première fille : Caroline DUMONTIER
Varvara, sa seconde fille : Maud GENTIEN
Corbeau, le corbeau : Jeanne LECRIVAIN
Il n’est pas rare de voir l’intérêt particulier prévaloir sur l’intérêt commun. Toutefois, et l’histoire du Larzac nous le montre, pour une cause plus grande qu’eux, les Hommes peuvent se fédérer et regarder dans la même direction.
Ce qui nous a fasciné dans cette aventure est la capacité que ces hommes et ces femmes ont révélé de passer outre leur confort de vie, leurs préjugés, leurs certitudes dès lors qu’ils se sont mis au service d’un idéal commun.
Captation à la manufacture des Abesses (paris), novembre 2017
Comment le « je » est-il devenu un « nous » ?
C’est pour répondre à cette question que nous sommes allés à la rencontre de cette histoire.
En 1971, le ministre de la Défense, Michel Debré, fait une annonce à la télévision : le camp militaire du Larzac, qui s’étend à l’époque sur 3000 ha, va être élargi à 17 000 ha.
Cent-trois paysans doivent fermer boutique et partir.
Ils sont chassés de leurs terres sur une décision arbitraire : le Larzac n’étant qu’une « terre désertique où ne vivent que quelques petits paysans de manière plus ou moins moyenâgeuse ».
Pendant 10 ans, ces hommes et femmes, pourtant de tradition politique plutôt conservatrice, vont mener une lutte de longue haleine contre l’Etat. Lutte qui va prendre des proportions colossales, puisqu’elle reçoit le concours de militants venus de la France entière, et même de certains pays limitrophes. Elle réunit une véritable « foule », aux intérêts en apparence bien distincts – mouvement antimilitariste, Occitans, communauté gay, mouvements de contestation étudiants, etc. -, et ce sous la bannière de la non violence.
Par ce mouvement de révolte, les paysans du Larzac se battent, non pas avec des canons, mais avec la force des symboles et de l’imaginaire.
« Des moutons, pas des canons »
Le slogan annonce la couleur.
Au fil des années, cette histoire prend l’ampleur d’une véritable épopée.
En luttant aux cotés de ces différents acteurs, les paysans du Larzac se sont aussi ouvert à des modes de vie nouveaux. Des modes de vies qu’ils critiquaient, qu’ils ne comprenaient pas. Les étudiants et ouvriers sont très éloignés de leur monde, et les paysans de souche (les « purs porcs » comme ils se désignent eux-mêmes) ne regardent pas d’un très bon œil les « hippies », arrivés sur le Larzac quelques années auparavant, dans les années 60.
Comment, malgré cette diversité de revendications, sont-ils parvenus à faire exister une telle machine sociale pendant si longtemps? Et comment cette machine a-t-elle transformé ses propres acteurs ?
Nous ne conterons pas ici l’histoire du Larzac. Nous voulons nous raconter nous, aujourd’hui, au travers de ces expériences vécues il y a déjà quarante ans. C’est en nous basant sur leur histoire, et en la réécrivant que nous pouvons nous interroger sur l’humain, et sur ce qu’il est capable d’entreprendre.
La lutte du Larzac est un point de départ à l’écriture de la pièce « Gardarem ». Nous en tirons des images fortes qui nous parlent de notre actualité de manière frappante.
Nous voulons parler de toutes les luttes pour lesquelles des hommes se sont surpassés. La réécriture d’une lutte pour parler de toutes. Aucun nom réel n’est cité. Des personnages historiques sont présents, des lieux sont évoqués, mais tous ont changé d’identité. Ce n’est pas une histoire que nous racontons, c’est un sentiment de révolte que nous reconstruisons.
Nous avons écrit la pièce en six mois, en nous basant sur de multiples lectures, visionnages de films, recherches d’archives, et surtout sur une enquête menée sur le plateau du Larzac auprès des acteurs historiques de la lutte. C’est grâce à ces discutions, repas, soirées passées avec eux que nous avons pris conscience de l’humanité de cette lutte, et de ce qu’elle a d’universel et d’intemporel.
Un espace en constante évolution
La lutte, comme le jeu, est un concept collectif, chacun apportant sa pierre à l’édifice. Les comédiens construisent et déconstruisent. Ils déplacent au fil du spectacle un décor simple, composé de 20 cubes de bois, qui deviennent tantôt estrade, tantôt bergerie, tantôt tribunal. Cette structure va se transformer, et à partir d’une base simple va se complexifier pour faire exister un espace de plus en plus large et de plus en plus déconstruit. Explosion dans l’espace, qui raconte une explosion de vie.
La musique au centre du jeu
La machine sociale devient une machine rythmique. Dans un groupe où chaque musicien suit sa petite partition, le singulier n’est pas grand chose. L’unisson par contre, la rythmique et la polyphonie du groupe est ce qui nous atteint, en tant que public, de manière épidermique. C’est en suivant ce fil rouge que nous racontons l’histoire de cette « machine » du Larzac.